Etrange, la façon dont je m'entoure, en ce moment, d'hommes de valeur. Finis, les quatres heures sans lendemain, les hommes qu'on prend, qu'on jette et qui laissent dans la bouche le goût amer d'un coup trop vite tiré.

Ce n'est pas un choix conscient que j'ai fait... C'est une démarche globale liée à un changement d'état d'esprit. Toujours est-il que les hommes que je cotoie sont plus importants à mes yeux que ceux que je cotoyais alors, et surtout, je suis plus importante aux leurs que je l'ai longtemps été aux yeux de quiconque.

Il parait que je suis une femme "qui réconcilie avec la gente féminine"... Je pourrais retourner le compliment à celui qui me l'a fait, et aux autres que je fréquente, à ces hommes de coeur, ces hommes de passion, ces hommes fiables, sains, sensibles et bons que j'ai réussi à m'attacher.

Certes, je nourris moins la bête... mais mon cerveau et mon coeur sont préservés. Et c'est plutôt pas mal !

C'est un fait, il y a des rencontres qui touchent, des rencontres qui bouleversent, des rencontres qui lassent, des rencontres qui cassent...

Et puis il y a ces moments, volés au temps, qui laissent apaisée, sereine, heureuse de les avoir vécus, tout simplement, sans urgence, sans manque, sans frustration.

De belles rencontres, qu'on ne saurait oublier, ou regretter, en somme. Et je ne crois pas qu'elles soient dues au hasard, je ne crois pas que ce soit une chance. C'est une démarche, une attitude, qui peut aboutir sur cette sérénité retrouvée.

Aurais-je pris le bon train ?  

Pas de mots. Ou alors si, juste des ressentis, tendresse, partage, échange, silences plus éloquents que des mots, douceur, sérénité.

Une belle rencontre, en somme. 

Un pas de deux, une danse d'un autre genre, un moment doux, tendre... et puis un train, qui passe et que je prendrai, ou pas, selon l'humeur.

Dansons sur le quai de la gare... 

Y a des trains qu'on prend, d'autres qu'on laisse passer... Certains après lesquels on court, et qu'on rate, toujours, et d'autres où l'on se force à monter.

Ma vie est une succession de trains, pris ou loupés, qui me mènent toujours à un homme, ou qui m'en éloigne, selon les jours.

Je vais m'installer sur un banc et regarder quelques trains passer, ça me changera un peu.